Troubles anxieux : agoraphobie et attaques de panique
L’agoraphobie est un trouble de situation. Cela peut être variable : foule, autoroute, pont, file d’attente, centre commercial, tout lieu dont l’agoraphobe pense ne pas pouvoir se soustraire rapidement et faire une attaque de panique. Tous les agoraphobes n’ont pas forcément d’attaques de panique, ils peuvent en avoir eu une seule, hyper stressante, trs angoissante, laquelle a suffi pour déclencher l’agoraphobie.
L’attaque de panique se caractérise par un épisode intense de malaise et de peur inexplicable, lequel survient de façon brutale et atteint son paroxysme en une dizaine de minutes avec au minimum quatre des symptmes suivants : palpitations cardiaques, tremblements, souffle coupé, sueur, sensation d’étranglement, nausée, vertige, dépersonnalisation, peur de perdre le contrle de soi, engourdissement des membres, bouffées de chaleur, oppression dans le thorax, peur de mourir.
Cette souffrance émotionnelle entraîne chez l’agoraphobe un comportement d’évitement de la situation anxiogne : on ne conduit plus, on ne fait plus ses courses, on ne passe plus à certains endroits, on ne voyage plus, on ne va plus travailler, voire même dans certains cas extrêmes, on se cloitre chez soi. Parfois, l’agoraphobe accepte de se confronter à la situation qu’il redoute mais recourt la plus souvent à un accompagnant. L’agoraphobe entre alors malgré lui dans un processus de désocialisation.
Il faut noter que certaines personnes confrontées à des attaques de paniques récurrentes, ne développent pas forcément une agoraphobie, même si ces troubles restent associés dans la majorité des cas. De même, les agoraphobes peuvent mettre en place des comportements d’évitements sans avoir eu de crise de panique préalable.
Selon une étude de 1994 (Eaton & co), 3,5 % de la population aurait déjà subi une attaque de panique et 5,3 % développerait une agoraphobie. Ces troubles anxieux touchent majoritairement les femmes, environ 65 %, et se développent entre 15 et 40 ans.
Différents traitements permettent d’améliorer nettement le quotidien des agoraphobes, le plus pertinent restant le soutien médicamenteux de type antidépresseurs (rappelons que toute prescription médicale doit être effectuée par un médecin) associé à une thérapie cognitivo-comportementale (exposition, mise en situation). Une autre piste récente, la TCP : technique de contrle de la panique, consisterait à reproduire en cabinet des états de mini-crise de panique, une manire de désensibiliser les patients de leurs émotions négatives.
Ouvrage de référence : Psychopathologie, une perspective multidimentionnelle par Vincent Mark Durand, David H. Barlow, Michel Gottschalk;