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Santé mentale : quels progrès ?

Le numéro 50 du magazine Cerveau & Psycho propose un grand dossier sur le thme de la santé mentale : son impact sur la vie sociale, l’évolution de sa prise en charge en psychiatrie vers un effort de personnalisation et un état des lieux (positif !) sur les bénéfices reconnus des psychothérapies à distance.

Selon une enquête réalisée en Europe en 2010, une personne sur trois souffre d’une maladie psychique ou neurologique dont prs de la moitié sont encore peu ou mal soignées et parfois de façon trs tardive. Ces problématiques de prises en charge des soins varient en fonction des diagnostics et des traitements proposés, ceux-ci n’ayant pas la même efficacité selon les personnes. De plus, les recherches sur le cerveau et par corollaire celles sur les nouveaux médicaments, restent insuffisantes au regard des besoins actuels en psychiatrie. Parmi les maladies du cerveau les plus fréquentes en Europe, on recense les céphalées, les troubles anxieux, la dépression et les troubles du sommeil.

On distingue deux grandes catégories :

  • les maladies de type neurologique : qui peuvent impliquer des douleurs, une altération du fonctionnement ou une dégénérescence cérébrale (céphalées, maladie de Parkinson, épilepsie, maladie d’Alzheimer, sclérose en plaque, démences, etc.)

  • les maladies mentales : troubles de l’humeur comme la dépression, les troubles anxieux, les addictions et les troubles du comportements associés, les phobies, les TOC, les troubles psychotiques comme la schizophrénie, etc.

Chaque cas étant différent, on constate que des patients souffrant de troubles similaires ne réagissent pas forcément de la même manire à des traitements identiques. Pour mieux comprendre ce phénomne, les chercheurs s’intéressent à des marqueurs biologiques génétiques et cérébraux permettant d’affiner le diagnostic et ainsi de mieux cibler les approches thérapeutiques afin d’en améliorer l’efficacité au cas par cas. D’autres pistes sont en cours d’étude, notamment sur le
sommeil paradoxal ou la concentration en cortisol, une hormone impliquée dans les réactions de stress. Toutes ces recherches vont dans le sens d’une meilleure prise en charge des patients par des traitements personnalisés.

Ce dossier revient aussi sur les psychothérapies à distance et leur efficacité une nouvelle fois démontrée. De nombreuses études parmi les plus récentes sur les e-thérapies parviennent à la conclusion qu’elles sont aussi efficaces que les thérapies en face à face, notamment les plus techniques d’entre elles (comme les TCC) et qu’elles permettent une alliance thérapeutique bien réelle alors que bon nombre de thérapeutes traditionnels sous-estiment encore la qualité des liens qui peuvent se nouer entre un patient et son e-thérapeute. La suspicion sur la méthodologie n’est donc plus de mise, par contre il est encore essentiel pour les personnes en recherche de soins à distance de bien se renseigner sur les différentes approches proposées et bien évidemment sur le sérieux des personnes qui dispensent ces services : diplmes, expérience, etc.

Extrait : “Compte tenu de ces résultats positifs, les associations professionnelles se sont laissées convaincre. Différentes associations américaines proposent aujourd’hui des recommandations pour les thérapeutes pratiquant l’e-thérapie, et l’Association Américaine de Psychologie reconnaît désormais l’e-thérapie comme une modalité thérapeutique parmi d’autres, admettant que ce qui est important c’est que le thérapeute soit compétent, peu importe la forme que prend la thérapie”.

A noter également au sommaire de ce numéro, un article sur les TOC, où l’on découvre que la piste anxieuse est un peu délaissée au profit d’une piste neuronale mettant en cause des anomalies du circuit cérébral et plus précisément en relation avec le glutamate, un neurotransmetteur qui pourrait avoir un rle important dans le développement de ce trouble. Une découverte intéressante qui permettrait via l’ajustement du traitement médicamenteux d’en améliorer significativement lefficacité.

Source : Magazine Cerveau & Psycho numéro 50 (bimestriel mars -avril 2012);