Plus d'un enseignant sur sept se dit en Burn out
Des études réalisées en 2008 et 2011 par le “Carrefour Santé Social” révlent plusieurs chiffres alarmants sur la fin de carrire des enseignants. Une question majeure sur un véritable enjeu de santé publique.
L’enquête de 2008 intitulée “Les enseignants face à leur fin de carrire professionnelle” conduite par le CSS (regroupement de la mutuelle MGEN avec différents partenaires et syndicats d’enseignants) vient d’être publiée. L’objectif de cette étude est de recenser les opinions des enseignants sur leurs conditions de travail, leur état de santé, comprendre les motifs de la prolongation ou de l’arrêt prématuré de leur exercice.
On apprend par exemple que le temps de travail est passé entre 2003 et 2012 de 37.5 annuités à 41. Un allongement des cotisations qui n’est pas sans conséquences.
Quelques chiffres sur les répondants :
- 3713 questionnaires ont été remplis par les enseignants internautes pour être analysés
- 62 % des répondants sont des femmes, 38 % des hommes
- Ils ont entre 45 et 75 ans avec une moyenne de 54 ans
- Leur ancienneté est comprise entre 25 et 40 ans
- Leur répartition : 17.7 % ont travaillé en école maternelle, 33.9 % en école primaire, 23 % en collge, 14.2 % en lycée d’enseignement général, 5.1 % en lycée technique et professionnel, 2.6% dans l’enseignement supérieur et 3.5 % dans une autre établissement.
- Chaque Académie est représentée hormis la Corse.
- 54.5 % des personnes questionnées ont une perception positive de leur métier contre seulement 6 % de pas du tout satisfaits.
Parmi les difficultés le plus souvent citées : le comportement de certains élves (manque de respect, incivilités), le bruit (problmes d’insonorisation des locaux), le volume de travail, le niveau des élves, l’isolement, la solitude face aux problmes rencontrés, le rythme de travail, les effectifs trop importants par classe, le manque d’ergonomie des postes de travail, le manque d’hygine.
Hors questionnaire, les critiques sur les conditions de travail qui reviennent le plus fréquemment sont liées au manque de considération et de reconnaissance que ce soit par l’institution elle-même (multiplication des réformes, changements de programmes, etc.), par la hiérarchie, par les parents d’élves et enfin par les inspecteurs qui sanctionnent plus qu’ils ne conseillent. Le second motif exprimé librement est l’épuisement psychologique : stress, troubles du sommeil, fatigue physique et mentale, lassitude, usure physique (voix, lombaires, articulations, vision, troubles musculo-squelettiques, etc.).
Sur une enquête de mai 2011, les résultats sont édifiants : 24 % des agents de l’Education nationale se disent en état de tension dans leur travail, 14 % en burn out.
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